Ciblage comportemental et vie privée : rassurer l’internaute
Encore une nouvelle qui va faire des vagues… notamment auprès des pourfendeurs du très controversé fichier EDWIGE et autres groupes de défense de la vie privée. A l’occasion du dernier salon Ad :Tech qui s’est tenu à Londres dernièrement, la société nugg.ad a annoncé, par la voix de son créateur Frank Wagner, l’intégration de l’outil Nielsen Homescan à son système de ciblage comportemental.Qu’est-ce que cela signifie ? Pour le marketeur ? Pour l’internaute-consommateur ?
Petit rappel
Nielsen Homescan est LE leader mondial de la collecte/analyse de données sur le comportement d’achat offline des foyers (oui oui ! nous parlons bien ici de vos courses chez Leclerc :-). Les données sont en général récupérées à partir du code barre des produits achetés et contiennent des informations extrêmement précises (de la nature du produit jusqu’à sa composition nutritive s’il s’agit d’un aliment).Dans les faits, Nielsen constitue des panels de consommateurs qui, en échange de quelques dollars, s’engagent à scanner le code barre des articles achetés au moyen d’un lecteur fourni et de transmettre les données par la ligne téléphonique en moyenne une fois par semaine.La combinaison de ces informations offline avec l’outil de ciblage nugg.ad est une mini-révolution dans le monde du Web marketing. En effet, cette intégration permettra à nugg.ad d’affiner ses indicateurs statistiques qui in fine viendront alimenter des campagnes de ciblage marketing encore plus efficaces pour des taux de conversion< toujours plus élevés. Cette initiative est clairement un pas de plus vers l’effacement de la frontière statistique entre nos comportements de consommation online et offline.
Vie privée
Alors que Frank Wagner présente le « Behavioral Targeting » comme un atout fondamental pour les marketeurs de tous poils, certaines voix se font aujourd’hui entendre afin qu’un effort important soit entrepris dans la pédagogie et l’éducation des internautes eux-mêmes qui, très souvent, associent cette méthode marketing à un stratagème tout droit sorti d’un cauchemar Orwellien.En effet, comme le souligne Richard Sheppard (GM @ Coremetrics), le ciblage comportemental est aujourd’hui allègrement diabolisé aussi bien par les média que par les gouvernants (voir sur le sujet les dernières initiatives du Parlement Européen). Selon lui, il est temps d’ouvrir le dialogue et de s’adresser directement au consommateur final afin de clarifier les tenants et les aboutissants d’une telle pratique. Selon l’intéressé « la peur suscitée par le ciblage comportemental tient principalement d’un manque d’information » en ajoutant que « le marketing comportemental est plus communément appelé “ciblage comportemental”, terme qui induit quasi-automatiquement une connotation négative ». Selon Sheppard, le seul moyen de mettre un terme à cette profonde méfiance, et finalement démontrer les avantages de cette technique pour le consommateur (ciblage = adéquation entre offre et demande = gain de temps et d’argent), c’est de faire preuve de bien plus de transparence sur la nature et l’utilisation des données collectées.La balle est donc dans le camp des marketeurs. Qu’en pensez-vous ?Sources :How to effectively combine predictive targeting with consumer data – iMedia ConnectionKeeping marketers focused and on target – iMedia Connection