La page 404 payante et le calque d’accueil
Au cours de ma veille active (avec ma casquette de consultant) ou passive (avec mon air de client lambda), je découvre parfois des bonnes ou des mauvaises pratiques que j’aime vous faire découvrir. Aujourd’hui, j’ai déniché une page 404 payante et un calque d’accueil, deux spécimens que je n’avais pas encore débusqués.
La page 404 payante
Pour mémoire, il y a quelques temps nous avions lancé un concours sur la conception de la meilleure page d’erreur 404. Depuis, comme vous, je suis plus attentif lorsque je rencontre une page d’erreur 404, et grâce au travail de Converteo, ma grille d’analyse est déjà bien en place. Pour tout vous dire, je trouve souvent un mélange de bonnes et de mauvaises pratiques ; résultat je ne vous en parle pas forcément.Mais quand je tombe sur un spécimen original, l’envie est trop grande. Le premier spécimen provient du site JM Bruneau, spécialiste en fourniture de bureau.
- Disparition de la barre de navigation principale et du moteur de recherche
- Absence de tops produits/merchandising
- Invitation à utiliser le lien précédent… Et si je viens de Google ou d’un site référent, ça veut dire qu’on ne veut pas de moi ?
- Présence d’un prix…
C’est ce dernier point qui m’amuse. La première fois que j’ai vu la page, il m’a fallu quelques secondes pour comprendre que ce prix faisait référence à l’assistance téléphonique que l’on retrouve dans le header. Au-delà du fait que l’assistance est payante, ce rappel de tarification est inutile car déjà précisé dans le bloc de rappel. Par ailleurs, le prix est précédé d’une petite étoile alors que l’étoile est absente du bloc de rappel.Nous avons donc là un prix un peu perdu, qui vient semer encore plus de doute, sur une page pas vraiment accueillante. Sans vraiment hésiter, je classe cette page dans la catégorie mauvaises pratiques.N’oublions pas que la page d’erreur 404 ne doit pas constituer une impasse, mais un carrefour pour repartir dans le site… J’ai dit carrefour, pas péage 😉
Le calque d’accueil
L’activité de Converteo explose, résultat, je me retrouve avec une collection de cartes de visite. Je passe des heures à les parcourir, et je me suis donc lancé à la recherche de pochettes A4 pour toutes les rangerdans un classeur. Mon ami Google m’a amené sur le site de “Tout allant vert“. Je vous invite à cliquer sur le lien et à découvrir ce que j’ai sobrement appelé un calque d’accueil.Ici, il ne s’agit pas d’un calque de merchandising/promotion comme on peut le voir sur Rueducommerce. Il s’agit d’un calque présentant la différenciation et les services de cet e-commerçant. Autre différence, il s’agit d’un calque, donc on voit que le produit recherché est à portée de clic. D’habitude, nous avons droit à des pages intermédiaires, et pour ma part je crains toujours de ne pas retrouver l’objet de ma recherche (c’est le cas par exemple chez AlloCiné).
Après quelques tests, je me suis rendu compte que lorsque votre landing page n’est pas la homepage, vous avez droit à ce calque de bienvenue qui vous présente le concept de la boutique “Tout allant vert“. Je ne rappelerai jamais assez que la notoriété est un vrai combat, et pouvoir donc inscrire dans l’esprit des visiteurs votre marque avec sa différenciation, c’est un investissement long terme qui vous permettra de voir de plus en plus de visites directes ou de visites avec notre nom de marque (référencement naturel). Un bon moyen de faire baisser les coûts de génération de trafic, et d’établir une relation durable (d’ù progression dans le plan de vie client, d’où fidélisation et repeat business…)Par ailleurs, “à cause” des moteurs de recherche, vos visiteurs arrivent de moins en moins par la homepage. Chez certains de mes clients, le nombre de visites commençant par la homepage est inférieur à 25%. Il s’agit donc de penser chacune de vos pages (page catégorie, page produit, page annexe) comme une homepage. Comme nous sommes sur des problématiques bien souvent de premier contact (car stratégie de recrutement), ce qui doit être le cas du site “Tout allant vert“, il faut faire un effort supplémentaire pour construire sa marque et sa crédibilité.Mais cette volonté d’ajouter un calque relève pour moi de l’expérimentation, et comme je n’ai aucun chiffre, je ne pourrais dire si nous sommes en face d’une bonne ou d’une mauvaise pratique. Comme d’habitude, le testing sera juge de paix. Le taux de rebond sur les pages dotés de ce calque sera un des KPI à surveiller, mais il faudra également juger de l’implication des visites entrantes. En effet, si le taux de rebond augmente, et que le taux de conversion reste le même, on pourra se dire que le calque était suffisamment bien conçu pour filtrer le trafic de mauvaise qualité (inadéquation entre la cible marketing et le trafic généré, visite “accidentelle”), trafic qui sans calque aurait peut-être prolongé la visite au-delà d’une page sans pour autant amener un achat. Naturellement, je surveillerai également le temps passé, car si le calque est bien fait, il doit amener le visiteur à le lire, et ça demande un minimum de temps. Nous restons dans l’idée que la notoriété est un objectif en soi.Si vous souhaitez tenter l’aventure de la mise en place d’un calque équivalent, je me permets quelques recommandations. Tout d’abord, en parallèle du clic sur la croix qui permet de faire disparaître le calque, j’aurai autorisé tout clic sur la page (un clic = disparition du calque), ou au moins j’aurai fait en sorte que les clics sur la zone de transparence ferment le calque. Par ailleurs j’aurai rendu le bloc plus graphique et je me serai concentré sur un maximum de 5 points à mettre en avant. N’oublions pas que faire mémoriser un message par page relève déjà de l’exploit.Donc ni bonne, ni mauvaise, l’expérience du calque d’accueil mérite d’être étudiée et testée. Pour ma part, j’oriente toujours mes clients vers la conception de pages produit et catégorie, où les blocs de rassurance intègrent la majeure partie des éléments qui constituent la différenciation du site (exemple : rappel de l’existence d’un réseau de magasins physiques) et les services (exemple : satisfait ou remboursé).A défaut de calque, c’est déjà un début que de procé
der par bloc de rassurance. A moins que l’utilisation du calque relève de l’incapacité d’intégrer les blocs de rassurance dans le design des pages… A vous de trancher.