World Usability Day – Compte rendu (1/2)
J’ai assisté ce matin à l’événement organisé par Fred Cavazza à l’occasion de la journée mondiale de l’utilisabilité dans les locaux de Microsoft France. D’ici quelques jours, les vidéos des conférences seront diffusées sur SimpleWeb. Je vous invite à les regarder dans leur intégralité, beaucoup de choses très intéressantes ont été dites. Je tiens à remercier l’ensemble des orateurs et des organisateurs pour leur implication et les nombreuses choses très intéressantes qui ont été dites… Ma contribution à ce World Usability Day sera deux billets qui vous présenteront les principaux points évoqués lors de chacune des interventions.
Introduction
Petite vidéo de Bill Gates, en anglais, qui nous a servi une grande dose de banalités, et qui aurait pu prendre le temps de définir le concept de usability. Not possible ?
Dans le cadre de l’évangélisation, je pense que l’année prochaine, une petite définition sera la bienvenue car comment organiser des débats autour d’un concept dont personne n’a dessiné les frontières ? Heureusement, Fred Cavazza dans une de ses réponses sur la différence entre l’ergonomie et l’utilisabilité, a pris le temps de poser le cadre :
Utilisabilité = Utile + Utilisable + Utilisé
et Elie Sloim de Temesis a rajouté que :
Ergonomie : l’homme au travail – Ensemble des disciplines ayant attrait à l’environnement de travail
Frederic Gaillard – Axance – User Experience Design
Axance travaille partout dans le monde sur l’expérience utilisateur, ce qui lui permet notamment de comparer les biais culturels. Dans son intervention, Frederic Gaillard est revenu sur la miniaturisation des objets, avec un design qui n’est plus le reflet de la fonction (exemple : le vieux combiné téléphonique pensé pour bien tenir dans la main vs. les mobiles qui sont faits pour tenir dans une poche). Lors de la séance question, la remarque a été faite que l’association fonction-design était constamment en évolution, et que seuls les objets qui respectaient cette règle tacite étaient des réussistes commerciales.
La Nokia NGage a été un flop (copier le design des consoles portables de jeu pour en faire un téléphone n’a pas réussi à Nokia) de même il a été dit que les utilisateurs de Blackberry possédaient deux téléphones, car comme le design du Blackberry évoque plus un ordinateur qu’un téléphone, certaines personnes n’utilisent pas l’objet pour téléphoner. Moralité, on peut innover, mais attention à rester cohérent avec les usages visés.
Autres remarques en vrac :
- Plus le produit est mature, moins on voit la techno
- L’utilisateur entretient une relation ambigue avec les objects technologiques : fascination – haine
- L’utilisateur attend d’un nouveau produit qu’il ne comporte que des points positifs
- Nous sommes fascinés par la complexité, qui est synonyme de richesse, alors que nous sommes intrigués par la simplicité, qui est synonyme de pauvreté (l’objet n’est pas fini, il aurait pu y avoir plus de fonctionnalités pour ce prix…)
- Les utilisateurs de nouveaux produits sont condamnés à être des experts, qui vont raconter que leur expérience utilisateur avec le produit était bonne, alors qu’ils ont passé 3 nuits pour configurer leur Blackberry, d’où le concept de Victime silencieuse
- Une certaine population refuse la technologie – L’écrivain qui veut rester mettre à bord et garde sa machine à écrire
- Le client se jette sur les produits qui s’inscrivent dans son imaginaire et qui ont une apparence/toucher qui lui plaît – Un pannel a testé des téléphones sur leur utilisabilité, et ensuite il a été demandé de choisir un téléphone pour l’acheter : le téléphone le moins utilisable a été choisi, car il véhiculait une forte image de rêve (pyramide de Maslow, les couches supérieures l’emportent)
Ensuite, Frederic a illustré son propos avec des cas liés à l’Internet. Ainsi, une navigation ludique mais peu évidente (avec notamment un carroussel) peut se révéler être un choix pertinent. Pourquoi ? Car la facilitée d’utilisation est liée au plaisir. Le plaisir nous rend plus curieux et plus efficace…
Enfin, dernier point très intéressant sur l’intérêt d’un écran tactile (exemple de l’iPhone, comment ne pas en parler 😉 ). L’utilisateur confronté à un écran tactile sur un mobile a l’impression de reprendre le contrôle, car il peut cliquer là où il veut. La technologie devient invisible, l’interface devient plus humaine.
Fred Cavazza – FredCavazza.Net
Fred a cité pas mal de choses que j’avais pu lire son blog, et dont le rappel fait toujours beaucoup de bien (la répétition est partie intégrante de la pédagogie 😉 )
Dans le désordre, il a été question de la mise en place sur les sites sociaux d’une navigation via lien pivot. Il s’agit là d’afficher et de rendre cliquable toutes les métadonnées présentes sur les plateformes sociales. Exemple sur Flickr avec les noms des contributeurs qui sont cliquables (affichage de leur profil et de l’ensemble de leurs contributions), les modèles d’appareils photos qui sont précisés (et cliquables pour afficher l’ensemble des photos prises avec le même modèle), la date de dépôt de la photo/ d’un commentaire… Remarque pertinente d’Elie Sloim de Temesis qui constate qu’en 2000, les métadonnées étaient cachées, alors qu’aujourd’hui, elles sont mises en avant.
Un autre point évoqué : la navigation locale. Il s’agit des panneaux et des onglets qui permettent d’augmenter la surface d’une page et ainsi d’y intégrer d’avantage d’information sans alourdir la page. Fred a aussi présenté la mode des panneaux géants et a évoqué la navigation sans menu, aussi dite exploration contextuelle avec pour exemple le site iLike.
Autre point intéressant, l’affichage du chemin de navigation avec une ligne où apparait la section actuellement visitée et sur une ligne au-dessus, l’arborescence qui amène à la section visitée. Objectif : éduquer le visiteur en lui indiquant comment est organisé l’information dans le site.
Autre best practice : le zoom en 1 clic chez Gap (si je clique sur une photo sur une fiche produit, j’observe directement une vue zoomée sur la zone de l’image où j’ai cliqué). Moins de clic = meilleure expérience = meilleur taux de conversion.
L’intervention de Fred s’est conclue par la présentation du service Jaiku, service de micro blogging concurrent de Twitter, qui utilise les informations hardware disponibles sur le mobile pour enrichir l’expérience utilisateur. Ainsi, Jaà¯ku récupère des informations qui permettent de préciser où vous êtes (grâce aux numéros de cellule GSM), avec qui vous êtes (via le bluetooth – remarque : il faut que les gens dans votre environnement proche soient inscrites à Jaiku et aient activé le bluetooth), votre statut (mode du téléphone – veille, silencieux, actif, en réunion…). La technologie s’efface et permet de faire remonter de la métadonnée utilisable.