Quâest-ce quâun bon responsable e-business / web / digital ?
⊠rayez la mention inutile !
Cela fait un certain temps que nous nâavions pas Ă©crit sur ce blog, mais notre activitĂ© actuelle chargĂ©e (nous embauchons) chez Converteo ainsi quâun article de Rand Schulman relayĂ© par Dominique Monet, mâont tous deux donnĂ© envie dâĂ©crire sur un sujet Ă mon avis trĂšs mal traitĂ©, Ă savoir la question des bonnes ressources pour gĂ©rer une activitĂ© e-business.
Les nombreux consultants que nous avons vu passer chez Converteo, les trĂšs nombreux entretiens que nous avons pu rĂ©aliser (et nos trĂšs nombreux clients ) nous permettent aujourdâhui de faire un Ă©tat des lieux du marchĂ© actuel.
MĂȘme si nous pourrions parler des heures des stratĂ©gies digitales, des outils, des process, jâai la conviction que le facteur essentiel de succĂšs des acteurs online rĂ©side essentiellement dans la qualitĂ© des profils quâils sauront embaucher.
Le digital ne sâimprovise pas â des formations sont nĂ©cessaires
Le principal problĂšme aujourdâhui est celui de la formation. Sans citer de noms, certaines des plus grandes Ă©coles de commerce rĂ©ussissent le tour de force de faire sortir leurs Ă©tudiants en spĂ©cialisation marketing sans aucun socle âdigitalâ sĂ©rieux. Le problĂšme, câest que ces directeurs marketing en puissance vont rapidement se retrouver Ă gĂ©rer des agences, faire des briefs et manipuler des budgets marketing qui sâorientent de plus en plus vers Internet. On parle potentiellement de millions dâeuros dâinvestissement gĂ©rĂ©s par des responsables marketing qui nâont jamais reçu de formation sĂ©rieuse Ă lâĂ©cosystĂšme du web, au rĂŽle de Google, aux principales problĂ©matiques de crĂ©ation et dâanimation dâune stratĂ©gie digitale⊠Peut-ĂȘtre serait-il bon de prĂ©ciser ici que certaines marques rĂ©putĂ©es trĂšs offline investissent actuellement 30 Ă 40% de leurs budgets sur Internet !
Sur ce point, certaines Ă©coles sont en train de changer. HEC annonce son âGoogle Trackâ, de nombreuses autres Ă©coles ont Ă©galement annoncĂ© ou lancĂ© des chaires ou des programmes intĂ©grant dans une plus large part une dimension online. Mais ne nous y trompons pas : la plupart des profils que nous rencontrons aujourdâhui sont des profils de passionnĂ©s qui se sont formĂ©s sur le tas, personnellement (blog perso, associatif, expĂ©riences douloureuses dâinstallation dâun CMS en php/mysql, etc), ou professionnellement (passage par une agence digitale, un pure player ou un acteur historique trĂšs orientĂ© web).
LâexpĂ©rience ne fait pas tout
A dĂ©faut de formation thĂ©orique, ces profils de passionnĂ©s ne manquent donc pas forcĂ©ment dâexpĂ©rience web. Mais le problĂšme est que, nâayant souvent vu que du web au cours de leurs expĂ©riences, ils manquent souvent dâune vision dâensemble cross canal. A entendre certains candidats, le web finira par remplacer les magasins, les annonceurs devraient arrĂȘter dâacheter des pubs tĂ©lĂ© et tout investir sur Twitter, Facebook, voire Pinterest pour les plus sensibles aux buzzwords⊠Ce sont les mĂȘmes qui ne parleront que de ROI Ă tout bout de champ, mais nĂ©gligeront les actions de notoriĂ©tĂ© dont la rentabilitĂ© est moins directement mesurable.
Les entreprises nâont pas besoin de digital natives, elles ont besoin de bons marketeurs. Et aujourdâhui, un bon marketeur doit connaĂźtre sa cible, ses produits ou ses services et leur contexte dâutilisation, tout autant que les principaux dĂ©terminants du rĂ©fĂ©rencement payant, de lâe-mailing, etc.
Câest dâailleurs ce que nous dĂ©fendons dans lâintroduction de notre ouvrage âLe Webmarketingâ :
âĂ trop vouloir se consacrer aux enjeux opĂ©rationnels spĂ©cifiques Ă Internet, le risque est dâen oublier que le webmarketing est avant tout du marketing et quâavant de parler de visiteurs uniques, il serait bon de parler de prospects, de clients, de cibles, de coĂ»t dâacquisitionâŠâ
Moins de Powerpoint et plus dâExcel
Lâautre constat que nous pouvons faire est quâun marketing impregnĂ© dâune forte dimension web est nĂ©cessairement beaucoup plus chiffrĂ© et alimentĂ© par des data que le marketing plus traditionnel. SuralimentĂ© par une mesure dâune finesse absolue, le web invalide dĂ©sormais lâadage valable durant des annĂ©es du gĂ©ant de la distribution John Wanamaker qui a un jour dĂ©clarĂ© : « Je sais que la moitiĂ© de mes opĂ©rations publicitaires est inefficiente. Le problĂšme, câest que je ne sais pas de quelle moitiĂ© il sâagit. »
Ceci engendre une modification dans les types de profils recherchĂ©s pour gĂ©rer des activitĂ©s e-business. On y cherchera donc moins de capacitĂ©s crĂ©atives mais plus de capacitĂ©s analytiques. Pour le rĂ©sumer de maniĂšre trĂšs prosaĂŻque, un bon marketeur digital devra manier Excel avec aisance, et Powerpoint avec un peu moins dâassiduitĂ© !
Dâailleurs, il est toujours bon de se rappeler que le marketing est une science sâappuyant sur les chiffres et quâil ne faut pas confondre cette discipline avec la communication oĂč le concept crĂ©atif est roi. Les professionnels maintiennent lâambiguĂŻtĂ© avec le GuĂ©rilla marketing ou le Street marketing qui devraient sâappeler GuĂ©rilla communication et Street communication.
En synthÚse : un équilibre à trouver ?
Quels critĂšres doivent donc motiver la recherche dâun profil de responsable e-business ? De notre expĂ©rience, il est plus facile dâapprendre le web Ă quelquâun qui a de bons rĂ©flexes marketing et de bonnes capacitĂ©s intellectuelles que dâapprendre le marketing Ă un profil web qui connaĂźt Adwords et le SEO sur le bout des doigts (mais nâa pas eu la curiositĂ© dâaller au-delĂ âŠ)
LâidĂ©al est de trouver des profils qui rassemblent ces deux qualitĂ©s, mais ils se font trĂšs rares. Si vous vous reconnaissez dans cette description, je ne saurai trop vous encourager Ă postuler chez Converteo, nous sommes actuellement en recherches de consultant stage et CDI !